Une Femme perd le procès en diffamation dans l’affaire des « Sorcières dans les Bois »
in Daily Telegraph du 13 octobre 1967
Le Jury décide en 20 minutes
Hier, un jury a mis 20 minutes pour décider en Haute Cour que « Rex Nemorensis - Roi des Bois » dirigeait un coven de sorcières dans un rituel nocturne dans un bois du Surrey.
En conséquence le juge Melford Stevenson a rejeté l’action en diffamation de Melle Mary Cardell, 54 ans, qui disait que bien que l’article dans un journal de Londres ne donnait pas son nom, elle y était identifiée comme « Beth, la Demoiselle Sorcière, » une des sorcières et l’a condamnée aux dépends.
Les coûts totaux sont estimés à £5,000. Le défendeur The Evening News, qui avait publié l’article incriminé en Mars 1961, avait plaidé que l’histoire était vraie.
L’article incriminé a été publié sous différents titres : « Sorcellerie dans les Bois » et « Adorateurs du Diable, la Nuit dans un Bois du Surrey. »
Elle Vivait avec un « Frère »
Melle Cardell de Dumbledene à Charlwood dans le Surrey, a déclaré au tribunal qu’elle a vécu pendant 30 ans, comme frère et sœur avec Mr. Charles Cardell, 77 ans, psychologue et écrivain sur l’occulte. Les deux ont nié avoir participé à des cérémonies dans un bois près de leur maison ou qu’ils puissent croire en la sorcellerie.
Mr. William Hall, le journaliste qui a écrit l'histoire, a dit qu’il pouvait identifier de façon certaine le couple comme faisant partie des douze personnages encapuchonnés ayant pris part à un « sinistre » rituel dans le bois.
Mlle Cardell avait également demandé £ 6.000 de dommages en disant qu’après la publication de l’article un de ses amis, un homme d’affaires, avait réduit un legs en sa faveur de £ 8.000 à £ 2.000.
‘Plutôt Excentrique’
Dans son résumé, le juge a dit qu’il a été suggéré que, pour « gagner ses galons » M. Hall avait inventé toute l’histoire.
« Il serait assez surprenant qu’un jeune homme plutôt intelligent invente une histoire totalement fausse tout en sachant qu’il prenait de gros risques en le faisant. » a commenté le juge.
Des Cardell, il a dit « En tout cas, ce sont des gens quelque peu excentriques, n’est-ce pas ?
Suggérer d’une part que Mr. Cardell était un homme qui se consacrait à la quête et l’étude d’une certaine forme de sorcellerie et qui d’autre part se présentait comme conseiller pour les personnes qui avaient été touchées par la sorcellerie. Voilà une histoire bien étrange, n’est-ce pas ? »
Mr. Cardell avait expliqué ses « écrits étranges » en disant qu’il souhaite contacter ceux qui pourraient souffrir de dommages excessifs causés par l’occulte.
« Mais », a dit le juge, « Si vous pensez que l’explication qui a été donnée n’est qu’une couverture pour pratiquer un certain nombre de rites et rituels pour lesquels Mr. Cardell a peut-être eu un certain intérêt commercial, il pourra vous être utile, dans une certaine mesure, de réaliser que la vérité se trouve quelque part entre les démentis des Cardell et l’histoire racontée par Mr. Hall.
« Vous avez Charles et Mary Cardell qui disent que tout cela est une invention malveillante et un non-sens et qu’aucun rituel n’a jamais eu lieu dans leur bois et que les journalistes ont délibérément menti. »
S’ils ont subi des dommages à cause d’une histoire fausse, alors un montant approprié de dommages-intérêts doit être attribué. « Mais si vous pensez que l’affaire avancée par Mlle Cardell n’est qu’un tas d’absurdités vous devriez donner raison aux défendeurs. » a-t-il ajouté.
Après vingt minutes de débat, le jury, qui comprenait deux femmes, est revenu et a donné raison au journal. Mlle Cardell été condamnée aux dépends.
Après le verdict, Mlle et M. Cardell ont emporté leurs deux coussins rouges et gris sur lesquels ils s’étaient assis. Ils les avaient apportés au tribunal car sinon ils auraient dû s’asseoir sur les bancs de bois durs. Ils n’ont fait aucun commentaire avant de quitter la salle.