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La Sorcellerie et la Wicca font partie des nombreuses voies païennes avec des mouvements comme le Druidisme et l’Asatru qu’on peut classer sous le vocable de « Paganisme ». Il s’agit d’une religion à Mystères, orientée vers la nature, qui honore la Déesse et le Dieu Cornu sous leurs nombreuses apparences et qui peuvent être considérées comme des archétypes psychologiques. Les mots Sorcellerie et Wicca sont souvent employés l’un pour l’autre et certains pensent qu’ils sont synonymes, même si tout le monde n’est pas d’accord avec cela. Il est peut-être plus juste de dire que la Wicca est une forme de Sorcellerie mais que toutes les sorcières ne pratiquent pas la Wicca. Il y a aujourd’hui de nombreuses formes, branches et traditions sorcières, avec des rituels et des croyances qui peuvent varier considérablement, les principales seront récapitulées ci-dessous.

Les mouvements les mieux connus de la Sorcellerie contemporaine sont souvent qualifiés de Sorcellerie « Gardnerienne » et « Alexandrienne ». On les appelle ainsi en raison des personnes qui sont considérées comme étant les principales responsables de leur développement, à savoir Gerald Gardner et Alex Sanders. La Sorcellerie Alexandrienne peut aussi être considérée comme une variante légèrement postérieure de la Wicca Gardnerienne, dont la différence principale est une plus grande utilisation de magie cérémonielle. Ce sont ces deux branches qui sont les plus facilement identifiées avec les expressions « Wicca » et « La Wica ». Les personnes qui suivent ces voies tendent à être un membre d’un Coven qui se réunit régulièrement pour célébrer les festivals et faire de la magie. Les rituels sont souvent pratiqués « skyclad » (nu) et idéalement il devrait y avoir un équilibre entre les hommes et les femmes, bien que ça ne soit pas toujours réalisé dans la pratique. Il y a une mise en avant générale de la fertilité et des cycles naturels de l’année.

La Sorcellerie « Traditionnelle » est censée avoir un lien avec une tradition plus ancienne. En général ses membres pratiquent vêtus et en plein air. Comme les Gardneriens et les Alexandriens, la Sorcellerie Traditionnelle observe les cycles de la nature et incorpore des éléments de folklore et de coutumes britanniques. Robert Cochrane, un contemporain de Gardner, est le nom généralement associé au retour d’intérêt pour la Sorcellerie Traditionnelle.

Le lien avec la nature est un thème particulièrement fort dans ce qui est considéré comme une autre forme de Sorcellerie moderne, à savoir l’Eco-Sorcellerie plus tournée vers la Déesse qui a été popularisée par des auteurs américains comme Starhawk (née Miriam Simos) et Zsuzsanna Budapest. De façon générale, cette forme de Sorcellerie avait tendance à attirer plus de femmes que d’hommes et ces femmes tendent à être plus âgées que celles attirées par les traditions dont il fut question plus haut.

Vous avez aussi des Sorcières / Wiccans isolés, souvent appelés « solitaires » ou « hedge witches » qui pratiquent seuls par choix. « Hedge witch » le livre de Rae Beth a eu une influence particulière sur le mouvement. Les Hedgewitches tendent à être plus chamaniques et sont apparentées aux rebouteux traditionnels Anglais. Alternativement, il arrive que des « solitaires » pratiquent seuls car du fait de leur localisation géographique ils ne peuvent rejoindre un Coven. Je dois aussi parler des « Sorcières Héréditaires » dont les adeptes affirment que leur tradition sorcière est familiale – d’où le mot « héréditaire ». Une minorité d’entre elles pratiquent seules.

Il y a eu un regain d’intérêt pour la Sorcellerie chez les jeunes au cours des dix dernières années. Je pense qu’il est honnête de préciser que le succès des livres sur « Harry Potter » ainsi que les séries télé d’inspiration « magique » comme « Buffy », « Charmed » et « Ma Sorcière bien Aimée » n’y sont pas étrangers. Cela a provoqué l’apparition de Covens éclectiques de jeunes gens jetant des sorts et pratiquant des rituels tirés des nombreux livres sur le sujet qu’on peut trouver  facilement aujourd’hui. 

Une Brève Histoire de la Sorcellerie Contemporaine au cours des 50 dernières années  

Un des facteurs clé ayant influencé le regain d’intérêt pour la Sorcellerie dans la seconde moitié du siècle dernier fut l’abrogation, en 1951, des lois de 1736 contre la Sorcellerie. Gerald Gardner un fonctionnaire britannique a joué à ce moment un rôle capital. Dans les dernières années de sa vie, Gardner pouvait être considéré comme un personnage quelque peu excentrique avec des cheveux blancs indisciplinés. Au cours des années il a beaucoup voyagé, il a travaillé comme fonctionnaire des douanes, il fut anthropologue et archéologue et avait un immense amour pour les épées et les armes. Gardner s’intéressait aussi au folklore et à la magie, il était un membre de la Folklore Society, franc-maçon et fut aussi impliqué dans divers ordres magiques qui eux-mêmes avait retrouvé l’intérêt du public depuis la fin du 19ème siècle. En 1939, après que Gardner soit revenu en Angleterre après avoir séjourné en Extrême Orient, il affirme avoir été initié dans un Coven dans la New Forest. Au départ on lui a interdit d’en parler ou de publier quoi que ce soit en rapport avec leurs rituels et pratiques, mais il semble que plus tard cette interdiction ait été tempérée et il fut autorisé à mentionner certains détails dans son second roman « High Magic's Aid » (1949), qui est saupoudré d’extraits de rituels « déguisés » dans cette oeuvre de fiction.

Gardner avait peur que la sorcellerie, qu’il appelait souvent le « Culte », soit sur le point de disparaître. Ainsi, incité par la modification de la loi, il a fait publier son premier essai « Witchcraft Today » en 1954, avec une préface de la fameuse égyptologue et folkloriste Margaret Murray. Au cours des années 50 les gens ont commencé à contacter des gens comme Gerald Gardner et Cecil Williamson, une relation de Gerald, qui possédait le Musée de la Magie et de la Sorcellerie sur l’Ile de Man. Suite à ça, Gerald a initié diverses personnes, dont Doreen Valiente qui est généralement considérée comme la « Mère » de la Sorcellerie « Gardnerienne » à cause de son implication dans l’écriture de certains de ses rituels.

C’est ainsi que la Sorcellerie « Gardnerienne » s’est aujourd’hui répandue partout dans le monde, avec des initiés dans plus de 66 pays. Aujourd'hui, la Sorcellerie Gardnerienne consiste en diverses « lignées », selon la personne initiée directement par Gardner dont ils « descendent », avec l’idée qu’un « pouvoir » est passé lors de l’initiation. Un « livre des Ombres » qui contient divers rituels et charmes est transmis à chaque initié et son contenu est généralement gardé secret car on considère qu’il contient des textes « secrets » dont on ne peut parler en dehors du milieu Gardnerien. Cependant, une grande partie en a maintenant été publiée et est disponible gratuitement sur Internet.

Une grande partie de la notoriété de la Sorcellerie Gardnerienne et Alexandrienne peut être attribuée aux modifications du climat socio-politique de cette époque. Avec la fin de la Seconde Guerre Mondiale, le Royaume Uni et les Etats-Unis ont commencé à se tourner vers les mouvements hippies et « l’amour libre » des années 60 où la libération semblait être l’ordre du jour. Gardner lui-même était impliqué dans le naturisme depuis les années 30 ainsi l’évolution des idéologies culturelles et la libération sexuelle lui convenait bien et convenait aussi à la Sorcellerie Gardnerienne et ses rituels skyclad. La Sorcellerie Alexandrienne en particulier convenait vraiment bien à des étudiants et des jeunes de leur temps qui voulaient « faire l’amour, pas la guerre ».

Robert Cochrane (connu aussi sous le nom de Roy Bowers) fut un autre personnage important de cette époque lorsqu’il est question de Sorcellerie Traditionnelle. Il a formé le « Clan de Tubal Cain » à la fin des années 50. Plus tard cette tradition s’est exportée vers les USA via Joe Wilson, et est maintenant connue sous le nom de « Tradition 1734 » bien que sa forme plus populaire et bien plus connue aujourd'hui soit celle appelée tradition « Roebuck ».

Une fois que la Sorcellerie britannique fut  répandue en Amérique, elle a commencé à se transformer de façons diverses dont la Sorcellerie très orientée vers la Déesse mise en avant par Starhawk et Zsuzsanna Budapest. Ces traditions ont une nuance plus écologique et féministe et ont une propension à se politiser. Starhawk a été influencé par la Wicca Gardnerienne ainsi que par la « Tradition Feri » de Victor Anderson dont elle est une initiée. Avec la publication de son livre « Spiral Dance » qui s’est très bien vendu et qui a eu une forte influence en Amérique et en Grande-Bretagne, la vision de Starhawk de la Sorcellerie (appelée la tradition « Reclaiming ») a commencé à voler de ses propres ailes et continue à être une référence dans le mouvement de la Déesse.

Aujourd’hui la Sorcellerie attire de nombreuses personnes, et dans les années 90 Silver Ravenwolf, la sorcière américaine bien connue, a suggéré que c’est une des religions qui se développait le plus rapidement en Amérique. En effet, elle semble avoir connu une propagation prolifique dans tout le Royaume-Uni, l’Australie et l’Europe comme le montre  sa grande présence sur Internet et la popularité de sites tels que « Witchvox » dont le but est de faire le lien entre les Sorcières et les Païens de la terre entière.

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